Autre
-
01. Quelles sont les conditions que l'infirmière auxiliaire doit respecter pour exercer en médecine esthétique ?
Rappelons-nous qu’exercer dans le domaine de la médecine esthétique, c’est d’abord et avant tout, de prodiguer des soins et des traitements médicaux. L’infirmière auxiliaire œuvrant dans ce domaine doit s’assurer de respecter son champ d’exercice et de connaître les activités réservées afin de ne pas transgresser les limites dans l’exercice de sa profession.
La personne qui consulte en médecine esthétique doit avoir l’assurance qu’elle fera l’objet du suivi médical requis par sa condition, notamment pour des effets secondaires ou complications qui pourraient survenir à la suite des soins et traitements reçus. L’infirmière auxiliaire peut effectuer les activités professionnelles définies dans son champ d'exercice tout en respectant les devoirs et obligations du Code de déontologie :Article 3
Le membre doit exercer sa profession selon les normes de pratique généralement reconnues. À cette fin, il doit mettre à jour ses connaissances et perfectionner ses aptitudes et habiletés.Article 5
Le membre doit, avant de fournir des services professionnels, tenir compte des limites de sa compétence et des moyens dont il dispose. Il doit, en outre, s’abstenir de garantir la guérison d’une maladie ou l’efficacité d’un traitement qu’il prodigue.
Article 14
Le membre doit être diligent lors de l’administration d’un médicament ou d’une substance. À cette fin, il doit notamment avoir une connaissance suffisante du médicament ou de la substance et respecter les principes et méthodes concernant son administration.Article 15
Si l’état d’un patient l’exige, le membre doit consulter un autre membre, un membre d’un autre ordre professionnel ou toute autre personne compétente, ou diriger ce patient vers l’une de ces personnes.- L'infirmière auxiliaire doit se référer au médecin prescripteur.
La collaboration professionnelle entre les infirmières auxiliaires et les autres professionnels de la santé ne comporte aucune forme de tutelle ou de transfert de responsabilité. Chacune engage sa propre responsabilité en cas de faute qui se produirait lors de l’exercice d’une activité qui leur est réservée.
De plus, après la rédaction d’une ordonnance médicale ou d’un plan de traitement infirmier, le médecin ou l’infirmière ne pourrait être tenu responsable d’une erreur commise par un autre professionnel chargé de dispenser les soins. En résumé, l’infirmière auxiliaire engage sa responsabilité professionnelle lorsqu’elle dispense un soin.
La collaboration avec un médecin est essentielle en médecine esthétique, voici les recommandations émises part le Collège des médecins du Québec (cmq.org), dans le Guide d'exercice sur la médecine esthétique :- Une évaluation doit être faite avant chaque séance de traitement;
- Une ordonnance individuelle doit être émise;
- Le traitement doit avoir lieu dans un environnement adapté à la technique utilisée; et répondant à toutes les exigences réglementaires applicables aux milieux de soins extrahospitaliers;
- Un médecin doit être accessible et disponible sur place pour prendre en charge une réaction adverse, le cas échéant.
Nous vous invitons également à consulter ce lien Médecine esthétique : observations et responsabilités | Collège des médecins du Québec (cmq.org).
Voici donc des exemples d’activités professionnelles de l’infirmière auxiliaire en médecine esthétique.
Injection de Botox
Selon l’article 37.1 (5°), par. f) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut :
« Administrer, par des voies autres que la voie intraveineuse, des médicaments ou d’autres substances, lorsqu’ils font l’objet d’une ordonnance. »
Injection d’agents de comblement
Selon l’article 37.1 (5°), par. f) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut :
« Administrer, par des voies autres que la voie intraveineuse, des médicaments ou d’autres substances, lorsqu’ils font l’objet d’une ordonnance. »
*À noter que l’infirmière auxiliaire ne peut décider d’ajuster des médicaments ou d’autres substances.
Prélèvement sanguin en vue d’un traitement de plasma riche en plaquettes (PRP)
Selon l’article 37.1 (5°), par. i) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut :
« Introduire un instrument, selon une ordonnance, dans une veine périphérique à des fins de prélèvement »
Une fois le prélèvement fait, il sera centrifugé, la couche de plasma riche en plaquettes est prélevée et c'est cette dernière qui servira à l'injection ou à l’administration par voie topique.
Laser
Selon l’article 37.1 (5°), par. c) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut :
« Prodiguer des soins et des traitements reliés aux plaies et aux altérations de la peau et des téguments, selon une ordonnance ou selon un plan de traitement infirmier.»
L’infirmière auxiliaire peut effectuer certains traitements requérant l’utilisation de l’énergie en tenant compte du risque de préjudice. Pour ce faire, elle doit travailler en étroite collaboration avec le médecin.POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE CHAMP D'EXERCICE DE L'INFIRMIÈRE AUXILIAIRE :
Afin d’en savoir davantage sur le champ d'exercice, nous vous invitons à consulter : -
02. Est-ce qu’une infirmière auxiliaire peut être nommée officière en sécurité laser ?
Oui, l’infirmière auxiliaire peut être nommée officière en sécurité laser. Toutefois, malgré son titre, cette dernière a la responsabilité de se présenter comme infirmière auxiliaire.
L’infirmière auxiliaire détenant un poste d’officière en sécurité laser doit être formée afin d’avoir les connaissances et compétences pour accomplir les activités prévues à ce nouveau poste. L’infirmière auxiliaire qui détient le titre d’officière en sécurité laser peut se retrouver dans différents milieux de soins tels qu’au bloc opératoire pour assurer une surveillance d’utilisation en ophtalmologie, dermatologie, cancérologie, etc. Les principales responsabilités de ce poste sont notamment de :- Faire respecter les normes et procédures de l’établissement en lien avec l’appareillage;
- S’assurer que tout le matériel est disponible et que les normes de protection contre le laser soient appliquées;
- Cesser l’appareillage si ce dernier semble non sécuritaire ou inadéquat;
- Faire des recommandations sur l’achat et le remplacement des équipements de protection individuelle;
- Faire des recommandations au comité de la sécurité lorsque des incidents surgissent.
L’infirmière auxiliaire a la responsabilité de s’assurer du bon fonctionnement et de l’entretien du matériel thérapeutique. Elle peut appliquer les mesures invasives d’entretien du matériel thérapeutique auprès de tout type de clientèle, dans tous les milieux de soins, tel que prévoit l’activité réservée 37.1 (5°), par. a) du Code des professions « Appliquer les mesures invasives d'entretien du matériel thérapeutique ».
De plus, dans le Profil des compétences de l’infirmière et de l’infirmier auxiliaire, on retrouve que « l’essence même de la profession est de prodiguer des soins de qualité […] l’infirmière auxiliaire a un rôle capital à jouer dans la prévention et le contrôle des infections. ». L’infirmière auxiliaire « observe des règles strictes concernant l’hygiène, l’asepsie et la sécurité, autant pour la protection des personnes sous sa responsabilité que pour sa protection. ».
L’infirmière auxiliaire doit également s’assurer qu’elle n’exerce que les activités professionnelles qu’elle est légalement habilitée à exercer. Elle se doit de connaître, entre autres, les articles 37 p) et 37.1 5° du Code des professions et d’avoir une éthique déontologique (Code de déontologie) afin de ne pas transgresser les limites dans l’exercice de sa profession.
Afin d’en savoir davantage sur le champ d'exercice, nous vous invitons à consulter Les activités professionnelles de l'infirmière auxiliaire et le Profil des compétences de l'infirmière et de l'infirmier auxiliaire.