Soins reliés aux traitements des plaies
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01. L’infirmière auxiliaire peut-elle effectuer la réfection du pansement d’un cathéter veineux central ?
Oui, selon l’article 37.1 (5°), par. c) du Code des professions , l’infirmière auxiliaire peut :
« Prodiguer des soins et des traitements reliés aux plaies et aux altérations de la peau et des téguments, selon une ordonnance ou selon le plan de traitement infirmier. »
L’infirmière auxiliaire exécute l’ensemble des soins et traitements reliés aux plaies ou aux altérations de la peau et des téguments auprès de tout type de clientèle et dans tous les milieux de soins.
L’infirmière auxiliaire doit avoir les connaissances et les compétences pour exercer cette activité. Elle respecte ainsi ses obligations déontologiques en lien avec la compétence et la qualité des soins.
Il est à noter que le champ d’exercice de l’infirmière auxiliaire en ce qui concerne les activités reliées aux cathéters veineux centraux se limite à la réfection du pansement.Le rôle de l’infirmière auxiliaire dans la contribution à la thérapie intraveineuse est déterminée dans la section 3 du Règlement sur certaines activités professionnelles pouvant être exercées par une infirmière ou un infirmier auxiliaire permet les activités qu’avec les cathéters de 7,5 cm et moins.
POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE CHAMP D'EXERCICE DE L'INFIRMIÈRE AUXILIAIRE
Afin d’en savoir davantage sur le champ d'exercice, nous vous invitons à consulter Les activités professionnelles de l'infirmière auxiliaire et le Profil des compétences de l'infirmière et de l'infirmier auxiliaire.
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02. Est-ce que l'infirmière auxiliaire peut procéder aux soins reliés à un drain ?
Oui, l’infirmière auxiliaire peut procéder aux divers soins reliés à un drain (Jackson Pratt, Penrose, Hémovac). Elle peut, entre autres, l'irriguer, en faire le pansement et le retirer. Par contre, l'OIIAQ émet une réserve quant au rôle de l’infirmière auxiliaire dans les soins reliés à certains types de drains, notamment des drains péricardique, ventriculaire, thoracique qui sont considérés à haut risque de préjudice pour la personne en raison du site et quant au retrait du drain percutané (type Pigtail).
Nous pouvons associer ces activités de soins à plusieurs activités réservées du Code des professions.
37.1 (5°), par. a). Appliquer les mesures invasives d’entretien du matériel thérapeutique;Cette activité comprend « toutes les mesures qui, lorsqu’elles ne sont pas effectuées adéquatement, sont susceptibles d’entraîner une contamination du matériel installé et d’affecter la condition de la personne ». Cela implique, entre autres, la responsabilité d’assurer le bon fonctionnement et l’entretien des cathéters, tubes, drains ou stomies.
À titre d’exemple, l’infirmière auxiliaire peut irriguer un drain biliaire.
37.1 (5°), par. c). Prodiguer des soins et des traitements reliés aux plaies et aux altérations de la peau et de téguments, selon une ordonnance ou selon un plan de traitement infirmier;
Il peut s’agir ici de faire un pansement aseptique avec mèche ou drain ou encore du premier pansement postopératoire.
37.1 (5°), par. h). Introduire un instrument ou un doigt, selon une ordonnance, au-delà du vestibule nasal, des grandes lèvres, du méat urinaire, de la marge de l’anus ou dans une ouverture artificielle du corps humain;
** Cette dernière activité dit : « introduire », mais comprend aussi « retirer » **
À titre d’exemple, l’infirmière auxiliaire peut retirer un drain percutané.
Selon Les méthodes de soins informatisées (MSI), la plupart des drains doivent être retirés par le médecin avec l’assistance de l’infirmière. L’OIIAQ considère que l’infirmière auxiliaire serait en mesure d’assister le médecin si elle a les connaissances et les compétences pour effectuer cet acte.POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE CHAMP D'EXERCICE DE L'INFIRMIÈRE AUXILIAIRE
Afin d’en savoir davantage sur le champ d'exercice, nous vous invitons à consulter Les activités professionnelles de l'infirmière auxiliaire et le Profil des compétences de l'infirmière et de l'infirmier auxiliaire.
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03. L’infirmière auxiliaire peut-elle effectuer les prélèvements ?
Oui, tel qu’énoncé à l’article 37.1 (5°), par. b) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut :
« Effectuer des prélèvements selon une ordonnance. »L’infirmière auxiliaire peut effectuer tous les prélèvements auprès de tout type de clientèle et dans tous les milieux de soins.
L’activité réservée n’est pas restrictive. Par exemple, l’infirmière auxiliaire peut prélever des sécrétions pour effectuer un test de chlamydia en introduisant une tige montée dans l’urètre. Elle peut effectuer un frottis vaginal pour le test PAP. Dans un tout autre ordre d’idées, elle peut prélever des sécrétions bronchiques par aspiration avec la trachéostomie.
De plus, certains prélèvements exigent l’introduction d’un instrument. Par exemple, lors de prélèvements de sécrétions gastriques, l’installation d’un tube nasogastrique est nécessaire. Nous pouvons donc relier l’activité à deux articles, soit celui mentionné ci-haut et l’article suivant :
37.1 5 h) Introduire un instrument ou un doigt, selon une ordonnance, au-delà du vestibule nasal, au-delà des grandes lèvres, du méat urinaire ou de la marge de l’anus ou dans une ouverture artificielle du corps humain.
L’infirmière auxiliaire doit avoir les connaissances et les compétences pour exercer les activités qui lui sont réservées.POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE CHAMP D'EXERCICE DE L'INFIRMIÈRE AUXILIAIRE
Afin d’en savoir davantage sur le champ d'exercice, nous vous invitons à consulter Les activités professionnelles de l'infirmière auxiliaire et le Profil des compétences de l'infirmière et de l'infirmier auxiliaire.
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04. L’infirmière auxiliaire peut-elle effectuer un traitement de verrues à l’azote (cryothérapie) ?
Selon l’article 37.1 (5°), par. c) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut :
« Prodiguer des soins et des traitements reliés aux plaies et aux altérations de la peau et des téguments, selon une ordonnance ou selon le plan de traitement infirmier. »
L’infirmière auxiliaire peut aussi réduire la kératose au niveau de l’épiderme ou en surface du derme en utilisant une lame de bistouri lorsqu’elle effectue le traitement de cryothérapie. Pour ce faire, elle doit posséder les connaissances et les compétences nécessaires pour cette activité.
Il est important de noter que l’infirmière auxiliaire ne peut utiliser le laser lorsque son utilisation est prescrite pour le traitement des verrues, en raison du risque élevé de préjudice.L’infirmière auxiliaire doit avoir les connaissances et les compétences pour exercer cette activité.
POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE CHAMP D'EXERCICE DE L'INFIRMIÈRE AUXILIAIRE
Afin d’en savoir davantage sur le champ d'exercice, nous vous invitons à consulter Les activités professionnelles de l'infirmière auxiliaire et le Profil des compétences de l'infirmière et de l'infirmier auxiliaire.
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05. L’infirmière auxiliaire peut-elle débrider une plaie ?
Oui, selon l’article 37.1 (5°), par. c) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut :
« Prodiguer des soins et des traitements reliés aux plaies et aux altérations de la peau et des téguments, selon une ordonnance ou selon le plan de traitement infirmier. »
Il existe plusieurs méthodes de débridement. L’infirmière auxiliaire qui possède les connaissances et les compétences peut exercer notamment les débridements suivants :- Le débridement autolytique qui se réalise à l’aide de l’humidité créée par des produits et des pansements
- Le débridement mécanique qui se réalise à l’aide de la force externe (traction, friction, pression de surface) mécanique de l’eau, de la friction ou d’un pansement humide à sec
- Le débridement enzymatique qui se réalise avec des enzymes exogènes qui dénature le collagène à l’aide d’un produit commercial à base de collagénase
- Le débridement biologique (Larvothérapie) : Utilisation des enzymes sécrétées par des larves stériles pour la dégradation des tissus nécrotiques
Il est important de différencier le débridement mécanique, expliqué ci-haut, du débridement chirurgical conservateur. Ce dernier se réalise à l’aide d’une pince, de ciseaux, d’une curette ou d’un bistouri et ne peut être fait par l’infirmière auxiliaire, en raison du risque élevé de préjudice.
À noter que l’infirmière auxiliaire peut aussi réduire la kératose au niveau de l’épiderme ou en surface du derme en utilisant une lame de bistouri lorsqu’elle effectue le traitement de cryothérapie. des soins podologiques.
POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE CHAMP D'EXERCICE DE L'INFIRMIÈRE AUXILIAIRE
Afin d’en savoir davantage sur le champ d'exercice, nous vous invitons à consulter Les activités professionnelles de l'infirmière auxiliaire et le Profil des compétences de l'infirmière et de l'infirmier auxiliaire.
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06. Quelles conditions une infirmière auxiliaire doit-elle respecter lorsqu’elle prodigue des soins podologiques ?
Conformément à l’article 37.1 (5°), par. c). du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut :
« Prodiguer des soins et traitements reliés aux plaies et aux altérations de la peau et des téguments, selon une ordonnance ou selon le plan de traitement infirmier. »
Elle peut donc dispenser des soins de pieds si la personne détient une ordonnance d’un médecin ou d’un podiatre ou un plan de traitement infirmier élaboré par une infirmière. Il est entendu que l’ordonnance ou le plan de traitement infirmier ne sont pas requis pour la coupe d’ongles normaux. De plus, l’OIIAQ recommande aux infirmières auxiliaires de suivre une formation en soins podologiques. Cette formation doit être dispensée par un professionnel de la santé soit, un médecin, une infirmière, une infirmière auxiliaire ou un podiatre.
POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE CHAMP D'EXERCICE DE L'INFIRMIÈRE AUXILIAIRE
Afin d’en savoir davantage sur le champ d'exercice, nous vous invitons à consulter Soins podologiques | OIIAQ.
Nous vous invitons aussi à consulter le Rapport du comité d’experts cliniques en soins de pieds, rédigé en collaboration avec l’Ordre des podiatres du Québec, l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec et l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec.
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07. L’infirmière auxiliaire peut-elle faire un pansement mèche dans le sinus pilonidal ?
Oui, selon l’article 37.1 (5°), par. c) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut « prodiguer des soins et des traitements reliés aux plaies et aux altérations de la peau et des téguments, selon une ordonnance ou selon le plan de traitement infirmier ».
Le kyste pilonidal, encore appelé « sinus pilonidal », se caractérise par la formation d'un petit orifice au niveau de la fente des fesses (sillon interfessier) ou encore au niveau du coccyx (kyste sacro-coccygien) formant alors un petit « tunnel ».
L’infirmière auxiliaire doit avoir les connaissances et les compétences pour exercer cette activité. Elle respecte ainsi ses obligations déontologiques en lien avec la compétence et la qualité des soins.
Vous pouvez vous référer aux Méthodes de soins informatisées (MSI) concernant la recommandation de produits utilisés.
Le Profil des compétences de l'infirmière et de l'infirmier auxiliaire mentionne qu’elle:- contribue à l’évaluation avec son jugement clinique en recueillant et analysant les informations;
- participe avec l’équipe interdisciplinaire à l’élaboration du plan thérapeutique infirmier (PTI) et à l’élaboration de la démarche de soins;
- utilise les Méthodes de soins informatisées (MSI) pour connaître les mesures appropriées;
- consigne au dossier les informations précises, pertinentes, claires et complètes;
- respecte les exigences liées à la formation continue obligatoire. Ainsi, elle respecte l’obligation de consacrer 10 heures par période de 2 ans à des activités de formation continue telle que le stipule le Règlement sur la formation continue obligatoire des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec.
L’infirmière auxiliaire exécute l’ensemble des soins et traitements reliés aux plaies ou aux altérations de la peau et des téguments auprès de tout type de clientèle et dans tous les milieux de soins.
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08. Est-ce que l’infirmière auxiliaire peut signer la feuille de suivi de la plaie initiée par l’infirmière ?
Oui, l’article 37 p) du Code des professions mentionne que l’infirmière auxiliaire peut « contribuer à l’évaluation de l’état de santé d’une personne et à la réalisation du plan de soins, prodiguer des soins et des traitements infirmiers et médicaux dans le but de maintenir la santé, de la rétablir et de prévenir la maladie et fournir des soins palliatifs ».
Selon le Profil des compétences de l’infirmière et de l’infirmier auxiliaires , elle : « observe avec vigilance, mesure avec précision des signes et symptômes », « utilise des échelles de mesure et remplit le questionnaire/document avec attention », « consigne des informations précises, claires et complètes et respecte les normes de rédaction des notes d’évolution ». L’infirmière auxiliaire peut également contribuer au dépistage de risque d'escarre notamment à l'aide de l'échelle de Braden.
L’infirmière auxiliaire analyse ainsi l’information afin de contribuer, avec les autres membres de l’équipe interdisciplinaire, à évaluer l’état de santé de la personne et à réaliser le plan de soins et de traitement d’une plaie. Elle anticipe les problèmes potentiels et suggère des interventions en s’appuyant sur son jugement clinique.
Après l’évaluation initiale de l’infirmière, l’infirmière auxiliaire inscrit ses observations dans le document comportant des éléments de surveillance et/ou d’observation de la plaie tels que : dimension, bordure, exsudat, odeur, signes d’infection, de la plaie et tous les changements susceptibles de se produire lorsqu’il y a altération de la peau et des téguments.
L’infirmière auxiliaire rédige ensuite une note d’évolution pour les informations qui ne sont pas incluses à la feuille de suivi de plaie. Le Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliaires mentionne :
« Le membre ne doit pas, au regard du dossier d’un patient ou de tout rapport, registre, dossier de recherche ou autre document lié à la profession:
1° les falsifier, notamment en y altérant des notes déjà inscrites ou en y insérant des notes sous une fausse signature;
2° fabriquer de faux dossiers, rapports, registres ou documents;
3° y inscrire de fausses informations;
4° omettre d’y inscrire les informations nécessaires. »
Toute intervention réalisée auprès de la personne doit être notée, sinon elle est considérée comme n’ayant jamais été faite. Chacune des techniques de soins doit obligatoirement trouver :- La date et l’heure;
- Les informations transmises à la personne et les enseignements qui lui sont faits;
- Des réactions pertinentes;
- La signature et le titre.
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09. L’infirmière auxiliaire peut-elle faire une interprétation préliminaire à la suite d’un test d'allergie sur la peau (patch test) ?
Non, l’interprétation du résultat d’un test doit être faite par une personne habileté à évaluer l’état de santé d’une personne. Selon l’article 37 p) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut « contribuer à l’évaluation de l’état de santé d’une personne et à la réalisation du plan de soins, prodiguer des soins et des traitements infirmiers et médicaux dans le but de maintenir la santé, de la rétablir et de prévenir la maladie et fournir des soins palliatifs ».
L’infirmière auxiliaire contribue à l’évaluation de l’état de santé de la personne. Le Profil des compétences de l’infirmière et de l’infirmier auxiliaire mentionne que :
« En tout temps, l’infirmière auxiliaire utilise son jugement clinique pour recueillir des données, observer les manifestations cliniques, objectives et subjectives, et relier ses observations à l’état de la personne et aux pathologies. Elle analyse ainsi l’information afin de contribuer, avec les autres membres de l’équipe interdisciplinaire, à évaluer l’état de santé de la personne et à réaliser le plan de soins. Dans l’ensemble de la démarche de soins, l’infirmière auxiliaire détermine les actions qui relèvent de sa responsabilité. »
Or, l’infirmière auxiliaire pourrait dans ce cas-ci, selon une ordonnance, appliquer les diachylons pour le patch test, transmettre les informations pertinentes à la personne, mesurer ou tracer des lignes avec un marqueur des réactions cutanées, noter ses observations et les transmettre à la personne habileté à l’évaluation.
La dermatite de contact allergique est une maladie de la peau. Elle apparaît lorsque la peau est en contact avec un produit auquel la personne est allergique. Ce produit est appelé allergène. Votre peau peut rougir, démanger et présenter de petites bulles d’eau, de quelques heures à quelques jours après le contact avec un allergène.
Lorsque l'histoire ne permet pas d'identifier la cause de la réaction cutanée, on procède à un test épicutané ou patch tests. Ceux-ci ne sont faits que par certains allergologues et dermatologues. Ils peuvent nécessiter jusqu'à trois visites. Lors de la première visite, on applique des bandes adhésives contenant des substances choisies sur le dos (ou les bras) et la lecture est faite dans les 24 à 48 heures suivant leurs applications. Les tests épicutanés permettent de préciser l’allergène responsable de l’éruption. Par la suite, on trace des lignes dans le dos avec un marqueur et on note les réactions qui se produisent afin de pouvoir évaluer la réaction de la peau à chaque allergène. Ce test peut être réalisé à tout âge.
Ces tests sont fréquemment faits par les dermatologues, consultés pour des manifestations cutanées causées par les cosmétiques, les bijoux, et les parfums, entre autres.POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE CHAMP D'EXERCICE DE L'INFIRMIÈRE AUXILIAIRE
Afin d’en savoir davantage sur le champ d'exercice, nous vous invitons à consulter Les activités professionnelles de l'infirmière auxiliaire et le Profil des compétences de l'infirmière et de l'infirmier auxiliaire.
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10. L’infirmière auxiliaire peut-elle appliquer tout type de pansements sur des plaies ?
Oui, selon l’article 37.1 (5°), par. c) du Code des professions , l’infirmière auxiliaire peut « prodiguer des soins et des traitements reliés aux plaies et aux altérations de la peau et des téguments, selon une ordonnance ou selon le plan de traitement infirmier. »
L’infirmière auxiliaire exécute l’ensemble des soins et traitements reliés aux plaies ou aux altérations de la peau et des téguments auprès de tout type de clientèle et dans tous les milieux de soins.
L’infirmière auxiliaire doit avoir les connaissances et les compétences pour exercer cette activité. Elle respecte ainsi ses obligations déontologiques en lien avec la compétence et la qualité des soins. Dans sa contribution à l’évaluation, l’infirmière auxiliaire, en tout temps, utilise son jugement clinique pour recueillir des données, observer les manifestations cliniques (objectives et subjectives) et relier ses observations à l'état de la personne et aux pathologies.
Tel que mentionné dans le Profil des compétences de l'infirmière et de l'infirmier auxiliaire, la communication est un aspect incontournable. Les renseignements transmis à la personne et aux membres de l’équipe interdisciplinaire sont essentiels afin d’assurer un continuum de soins qui répond aux besoins de la personne.
L’infirmière auxiliaire doit porter une attention toute particulière dans la rédaction des notes d’évolution dans le cadre de sa pratique. Les notes au dossier constituent le reflet de sa compétence professionnelle et de la qualité des soins qu’elle dispense aux personnes. Elle assure un suivi aux soins dispensés.
Points importants lors de la prestation de soins :- L’utilisation de la feuille de suivi de plaie est recommandée pour l’infirmière auxiliaire, celle-ci permet un meilleur suivi de l’évolution;
- Avant la première application d’un produit ou d’un pansement, l’évaluation de la plaie doit être effectuée par un professionnel habilité à évaluer;
- Les paramètres de la plaie et de la condition de la personne doivent être connus;
- Une connaissance du mode d’utilisation du produit, des indications ainsi que sa fréquence de changement avant de l’utiliser.
Dans le domaine de la santé, les connaissances et les techniques évoluent constamment. L’infirmière auxiliaire s’engage dans son développement professionnel en maintenant à jour et en perfectionnant ses compétences afin de toujours fournir un travail de qualité. Elle va au-delà des exigences légales et est constamment à l’affût des occasions qui lui permettent d’améliorer sa compétence, que ce soit dans le cadre de formation, de congrès ou de partage entre collègues. Ainsi, elle respecte l’obligation de consacrer dix heures par période de deux ans à des activités de formation continue telle que le stipule le Règlement sur la formation continue obligatoire des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec.
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11. Est-ce que l’infirmière auxiliaire peut effectuer les soins d’entretien d’un cathéter de néphrostomie ?
Oui, selon l’article 37.1 (5°), par. a) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut « appliquer les mesures invasives d’entretien du matériel thérapeutique ».
À titre d'exemple elle peut:
- drainer un cathéter du type Malecot;
- Irriguer un drain de type Pigtail;
- Assurer la surveillance d'un cathéter de néphrostomie.
Afin d’assurer le drainage de l’urine, l’infirmière auxiliaire doit :
- maintenir un drainage efficace;
- assurer la perméabilité du cathéter.
Lorsqu’un blocage survient dans les voies urinaires supérieures (uretères), celles-ci se dilatent, entraînant le plus souvent des douleurs et un risque d’altération du fonctionnement des reins. La néphrostomie permet de dériver les urines secrétées par le rein.
Le blocage peut, entre autres, être causé par :- un ou plusieurs calculs (fréquent);
- un rétrécissement ou une tumeur (uretère, tube digestif, organes génitaux pelviens de la femme, tumeurs ganglionnaires);
- des séquelles de traitement (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie).
Vous pouvez vous référer aux Méthodes de soins informatisées (MSI) à la section « Prévention des infections lors des soins de voie urinaire ».
Certaines indications peuvent être établies au plan de traitement infirmier (PTI) ou selon une ordonnance d’un médecin ou d’un radiologiste. L’infirmière auxiliaire « vérifie l’ordonnance et/ou le plan thérapeutique infirmier (PTI) avant de dispenser un soin », tel que mentionné dans le Profil des compétences de l’infirmière et de l’infirmier auxiliaire.
Afin de respecter les obligations déontologiques en lien avec la compétence et la qualité des soins, l’infirmière auxiliaire doit avoir les connaissances et les compétences nécessaires pour exercer cette activité.
Selon l’article 3 du Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliaires, « le membre doit exercer sa profession selon les normes de pratique généralement reconnues. À cette fin, il doit mettre à jour ses connaissances et perfectionner ses aptitudes et habiletés. -
12. Est-ce qu’une l’infirmière auxiliaire peut effectuer un prélèvement des sécrétions des conjonctives par écouvillonnage sans ordonnance ?
Non, tel qu’énoncé à l’article 37.1 (5°), par. b) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire doit « effectuer des prélèvements selon une ordonnance. »
L’infirmière auxiliaire doit détenir une ordonnance verbale ou écrite pour effectuer un prélèvement. Comme indiqué dans le Profil des compétences de l’infirmière et de l’infirmier auxiliaire, elle « vérifie l’ordonnance et/ou le plan thérapeutique infirmier (PTI) avant de dispenser un soin ».
L’infirmière auxiliaire peut effectuer tous les prélèvements auprès de tout type de clientèle et dans tous les milieux de soins et il existe différents types de prélèvements oculaires, notamment :- Sécrétions conjonctivales;
- Recherche de parasites à la base des cils;
- Grattage de la conjonctive (recherche de chlamydia, de bactérie ou de champignon);
- Prélèvement de larmes pour la recherche :
- d'une infection virale (herpès, varicelle-zona);
- d'une sécheresse oculaire;
- d'une allergie oculaire.
Les voies de transmission des agents infectieux sont par contact, par gouttelettes, par voie aérienne ou par vecteur, par exemple, les surfaces environnementales, les côtés des lits ou la table de chevet. Pour effectuer ce prélèvement, le port des gants et le respect des mesures d'hygiène des mains brisent ce maillon de la chaîne de transmission de l'infection.
Pour plus d’informations, vous pouvez vous référer aux Méthodes de soins informatisées (MSI).
Par ailleurs, l’article 3 du Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliaires stipule que « le membre doit exercer sa profession selon les normes de pratique généralement reconnues. À cette fin, il doit mettre à jour ses connaissances et perfectionner ses aptitudes et habiletés ». -
13. Est-ce que l’infirmière auxiliaire peut effectuer le prélèvement d'une plaie à l’aide d’un écouvillon ?
Oui, tel qu’énoncé à l’article 37.1 (5°), par. b) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut « effectuer des prélèvements selon une ordonnance ».
Afin de prodiguer des soins de qualité, l’infirmière auxiliaire respecte les pratiques sécuritaires et reconnues. Selon le Profil des compétences de l’infirmière et de l’infirmier auxiliaire, elle reconnaît les signes et symptômes cliniques de l’infection d’une plaie et écoute les besoins et les préoccupations de la personne.
Une plaie qui ne guérit pas, une odeur nauséabonde après le nettoyage de la plaie, une augmentation de l’exsudat, l’apparition de fièvre, de douleurs, d’un œdème et/ou l’induration de la peau au pourtour de la plaie sont tous des signes et symptômes suggérant une colonisation ou l’infection d’une plaie. Le prélèvement de plaie détermine l’agent causal de l’infection. La bactérie qui la cause se retrouve dans la plaie et non dans l’exsudat ou le pus
L’infirmière auxiliaire est à l’affût des indices d’une situation anormale, anticipe les problèmes potentiels et suggère des interventions en s’appuyant sur ses observations.
Elle doit avoir les connaissances et les compétences requises pour exercer cette activité. Ainsi, elle respecte ses obligations déontologiques telles que décrites aux articles 3 et 15 de son Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliaires :
« 3. Le membre doit exercer sa profession selon les normes de pratique généralement reconnues. À cette fin, il doit mettre à jour ses connaissances et perfectionner ses aptitudes et habiletés.
[…]
15. Si l’état d’un patient l’exige, le membre doit consulter un autre membre, un membre d’un autre ordre professionnel ou toute autre personne compétente, ou diriger ce patient vers l’une de ces personnes ». -
14. Est-ce que l'infirmière auxiliaire peut cautériser une plaie au nitrate d’argent ?
Oui, selon l’article 37.1 (5°), par. c) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut « prodiguer des soins et traitements reliés aux plaies et aux altérations de la peau et des téguments, selon une ordonnance ou selon le plan de traitement infirmier ».
En effet, l’activité ne restreint pas l’infirmière auxiliaire à prodiguer des techniques de soin de plaies spécifiques. Toutefois, avant d’effectuer un traitement, elle doit s’assurer d’avoir les connaissances et les compétences requises pour le faire. Elle doit donc consulter des sources de référence reconnues notamment les Méthodes de soins informatisées (MSI).
Certains secteurs spécialisés demandent une mise à jour régulièrement, par exemple les indications ou les contre-indications du traitement d’un granulome ombilical avec un crayon de nitrate d’argent chez le nouveau-né. À cette fin, l’infirmière auxiliaire doit suivre l’actualité relative à son domaine de pratique. L’article 1 du Règlement sur certaines activités professionnelles pouvant être exercées par une infirmière ou un infirmier auxiliaire mentionne que « compte tenu de la rapidité et de l’ampleur, des changements cliniques auxquels ils sont confrontés […] doivent maintenir à jour, perfectionner leurs connaissances et habiletés pour maintenir leur compétence professionnelle ».
Indications du nitrate d’argent, notamment :- Optimiser le processus de guérison d’une plaie;
- Optimiser le processus de granulation sur une plaie ou au pourtour d’une stomie;
- Cautériser un saignement de nez mineur.
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15. Est-ce que l’infirmière auxiliaire peut effectuer les soins de tous les types de stomies ?
Oui, selon l’article 37.1 (5°), par. c) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut « prodiguer des soins et des traitements reliés aux plaies et aux altérations de la peau et des téguments, selon une ordonnance ou selon le plan de traitement infirmier ».
L’infirmière auxiliaire contribue à la prise en charge de la peau péristomiale de la personne ayant une colostomie, une iléostomie ou une urostomie. Elle collabore avec l'équipe interdisciplinaire, à l’évaluation et à une discussion afin d’élaborer un plan de soins. Elle participe également à l’enseignement à la personne et aux proches des complications possibles.
L'infirmière auxiliaire doit connaitre notamment :- L’affection ou la maladie qui touche la personne;
- Le type de stomie qu’elle soit temporaire ou permanente;
- Les exigences de soins et les besoins de la personne;
- La compréhension et la perception de la personne avec une stomie.
Les stomies sont effectuées chez des individus de tous les âges, du nouveau-né à la personne âgée et les soins peuvent être effectués dans tous les milieux.
L’infirmière auxiliaire doit observer les complications possibles par exemple nutritionnelles, de déshydratation ou de perte de poids et pourrait référer la personne à une nutritionniste ou diététiste.
La dermite est la complication la plus fréquente de la peau péristomale.
Parmi les causes les plus courantes, notons notamment :- L’irritation causée par les selles spécifiquement les selles d’une iléostomie qui sont plus corrosives ;
- Une sensibilité ou une allergie aux produits utilisés ou les infections fongiques ;
- Un champ protecteur (collerette) mal ajusté.
Le Profil des compétences de l'infirmière et de l'infirmier auxiliaire, mentionne que l’infirmière auxiliaire : « rapporte à un professionnel une situation problématique afin de s’informer des actions à poser », « Intervient pour s’assurer que les décisions de l’équipe respectent les volontés de la personne ».
Finalement, les articles 3 et 13 du Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliaires stipulent que :
«3. Le membre doit exercer sa profession selon les normes de pratique généralement reconnues. À cette fin, il doit mettre à jour ses connaissances et perfectionner ses aptitudes et habiletés.
[…]13. Le membre doit prodiguer les soins et les traitements à un patient avec diligence. Il doit notamment:
1° intervenir promptement auprès du patient lorsque son état de santé l’exige;
2° assurer la surveillance requise par l’état de santé du patient;
3° prendre les moyens raisonnables pour assurer la continuité des soins et des traitements ». -
16. L’infirmière auxiliaire peut-elle dilater une stomie intestinale ou un conduit iléal ?
Oui, conformément à l’article 37.1 (5°), par. h) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut « introduire un instrument ou un doigt, selon une ordonnance, au-delà du vestibule nasal, des grandes lèvres, du méat urinaire, de la marge de l’anus ou dans une ouverture artificielle du corps humain ».
L’infirmière auxiliaire doit avoir les connaissances et les compétences pour exercer cette activité. Comme mentionné à l’article 3 du Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliaires : « Le membre doit exercer sa profession selon les normes de pratique généralement reconnues. À cette fin, il doit mettre à jour ses connaissances et perfectionner ses aptitudes et habiletés ».
Le Profil des compétences de l’infirmière et de l’infirmier auxiliaire mentionne d’ailleurs que l’infirmière auxiliaire « Fait preuve d’autonomie lorsqu’elle dispense des soins. » et « Utilise les Méthodes de soins informatisées (MSI) pour savoir comment appliquer une technique de soins ».
Pour effectuer cette technique, il s’agit d’introduire un doigt ganté ou un cathéter dans la lumière d’une stomie afin d’y augmenter le diamètre. Cette procédure est utilisée pour le traitement ou la prévention de la sténose d’une stomie. Elle doit être faite avec précaution afin de ne pas causer de traumatisme à la stomie.
Plusieurs causes de la sténose de la stomie peuvent être possibles notamment l’ischémie de la muqueuse.
La sténose de la stomie est traitée notamment par :- Diète faible en fibres;
- Hydratation;
- Dilatation digitale;
- Chirurgie en cas d’obstruction intestinale.
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17. Est-ce que l’infirmière auxiliaire peut effectuer le changement d’un pansement de trachéotomie reliée à un ventilateur ?
Oui, selon l’article 37.1 (5°), par. c) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut « prodiguer des soins et des traitements reliés aux plaies et aux altérations de la peau et des téguments, selon une ordonnance ou selon le plan de traitement infirmier ».
Cependant nous ne devons pas confondre avec l’activité autorisée : « Entretien d’une trachéostomie reliée à un ventilateur » , qui consiste à exercer quatre activités spécifiques, directement liées à la trachéotomie. L’infirmière auxiliaire qui fait l’entretien d’une trachéostomie reliée à un ventilateur doit détenir une attestation délivrée par l’OIIAQ et répondre aux conditions d’exercice de l’article 3 du Règlement sur certaines activités professionnelles pouvant être exercées par une infirmière ou un infirmier auxiliaire.
Le larynx est un tube de forme triangulaire qui permet le passage de l’air provenant du nez ou de la gorge vers la trachée. La stomie trachéale est une petite ouverture pratiquée dans la trachée au niveau du cou qui peut être temporaire ou permanente. Le premier changement de pansement postopératoire ainsi que le retrait des agrafes ou des points de suture peuvent être effectués par l’infirmière auxiliaire.Plusieurs professionnels interviennent, en collaboration avec l’infirmière auxiliaire, auprès de la personne trachéomisée : l’otorhinolaryngologiste (ORL), orthophonistes, audiologistes, ergothérapeute et l’inhalothérapeute. Ils contribuent à l’évaluation de la condition respiratoire, troubles de la parole, évaluation de la dysphagie et de la déglutition.
Soins courants de la stomie :
Le nettoyage de la peau doit être fait selon une technique stérile dans le premier mois postopératoire, en établissement de santé et chez la personne immunodéprimée. La technique propre peut être utilisée pour les soins à domicile.Vous pouvez vous référer aux Méthodes de soins informatisées (MSI) pour la recommandation des produits de nettoyage à utiliser.
L’infirmière auxiliaire peut transmettre de l’information à une personne ainsi qu’à ses proches en matière de soins, de santé et de services sociaux reliés à ses activités professionnelles et en conformité avec l’article 6 du Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliaires : « Le membre doit s’assurer de la qualité de l’information qu’il transmet et en aviser son interlocuteur en conséquence ».
L’infirmière auxiliaire exécute l’ensemble des soins et traitements reliés aux plaies ou aux altérations de la peau et des téguments auprès de tout type de clientèle et dans tous les milieux de soins.
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18. L’infirmière auxiliaire peut-elle mélanger de la xylocaïne avec épinéphrine ?
Oui, selon l’article 37.1 (5°), par. e) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut « mélanger des substances en vue de compléter la préparation d’un médicament, selon une ordonnance ». L’anesthésie par infiltration ou injection, comme la xylocaïne à 1 ou 2%, est couramment utilisée comme méthode de contrôle de la douleur durant la réparation d’une lacération, car elle engourdit une zone du corps pour une intervention chirurgicale ou autres procédures. Plus la xylocaïne est concentrée, plus l'effet anesthésique est localisé. L’épinéphrine est ajoutée à l'anesthésique local pour en prolonger l'effet.
L’infirmière auxiliaire peut mélanger des substances lorsque requis dans la préparation de médicaments, incluant l’insuline, les vaccins et toute autre substance. L’infirmière auxiliaire pourrait mélanger des médicaments et substances devant être administrés par voie intraveineuse par un médecin lorsqu’elle exerce au bloc opératoire, dans une unité d’endoscopie, en GMF ou en clinique privée.
Aucune restriction légale quant à la voie d’administration ne s’applique lors de la préparation du médicament ou de la substance devant être préparée. L’infirmière auxiliaire pourrait donc préparer un médicament qu’elle n’est pas autorisée à administrer.
L’infirmière auxiliaire peut mélanger des substances en vue de compléter la préparation d’un médicament, selon une ordonnance, et ce, auprès de tout type de clientèle et dans tous les milieux de soins, comme décrit dans le Profil des compétences de l'infirmière et de l'infirmier auxiliaire :
« Calculer, mesurer et mélanger des substances en vue de préparer un médicament », « Agit avec précision : Utilise la règle de trois (produit croisé) pour calculer la dose d’un médicament », « Respecte l’ordonnance et le PTI : Vérifie l’ordonnance et/ou le plan de thérapeutique infirmiers (PTI) avant la préparation d’un médicament », « Respecte les pratiques sécuritaires et reconnues : Vérifie le temps de conservation des substances utilisées ».
Dans le respect des pratiques sécuritaires et reconnues, l’infirmière auxiliaire peut se référer aux Méthodes de soins informatisées (MSI) et maintenir ses compétences à jour. -
19. L’infirmière auxiliaire peut-elle remplacer un cathéter sus-pubien ?
Oui, conformément à l’article 37.1 (5°), par. h) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut « introduire un instrument ou un doigt, selon une ordonnance, au-delà du vestibule nasal, des grandes lèvres, du méat urinaire, de la marge de l’anus ou dans une ouverture artificielle du corps humain ».
Le cathéter sus-pubien ou cystostomie peut être remplacé par l’infirmière auxiliaire s’il n’est plus fonctionnel ou s’il doit être changé. Située au niveau du pubis, l’ouverture qui a été effectuée pour insérer le cathéter peut être permanente ou temporaire. Après avoir été maintenu en place par des sutures, il se peut qu’après la cicatrisation, le cathéter soit changé pour un type de cathéter avec un ballonnet.
L’infirmière auxiliaire doit avoir les connaissances et les compétences pour exercer cette activité. Comme mentionné dans le Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliaires à l’article 3 : « Le membre doit exercer sa profession selon les normes de pratique généralement reconnues. À cette fin, il doit mettre à jour ses connaissances et perfectionner ses aptitudes et habiletés ».
L’infirmière auxiliaire doit démontrer de l’autonomie lorsqu’elle dispense des soins, le Profil des compétences de l’infirmière et de l’infirmier auxiliaire mentionne : « Utilise Les Méthodes de soins informatisées (MSI) pour savoir comment appliquer une technique de soin », ainsi qu’elle doit « effectuer un suivi de ses interventions et d’appliquer les règles d’asepsie lors de l’utilisation et de la disposition du matériel thérapeutique ».
Certaines complications peuvent être évitées en effectuant des surveillances usuelles telles que : surveillance horaire de la diurèse, aspect de l’urine et intégrité de la peau péristomiale. Le cathéter sus-pubien en place pour une période prolongée doit être changé aux 6 à 12 semaines. Les soins à l’usager porteur d’un cathéter sus-pubien s’effectuent chaque jour. Il est important de vérifier la peau environnante et le site d’insertion du cathéter.
L’enseignement et la prise en charge par la personne du cathéter sus-pubien font partie des éléments de compétence de l’infirmière auxiliaire. En favorisant l’autonomie de la personne, selon ses capacités, son rythme et ses habitudes de vie, elle s’assure de la compréhension de la personne ou de ses proches et peut déterminer la capacité de la personne ou de ses proches à prodiguer un soin. -
20. L’infirmière auxiliaire peut-elle procéder au compte chirurgical avec une autre infirmière auxiliaire ?
Oui, selon l’article 37 p) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire « contribue à l’évaluation de l’état de santé d’une personne et à la réalisation du plan de soins, prodigue des soins et des traitements infirmiers et médicaux dans le but de maintenir la santé, de la rétablir et de prévenir la maladie et fournit des soins palliatifs ».
Les lignes directrices relatives aux soins infirmiers périopératoires offrent un cadre de référence aux établissements de santé, qui peuvent s’en inspirer et les adapter pour répondre à leurs propres besoins, et ce, en fonction de l’organisation du travail qu’ils préconisent. Il faut mentionner qu'il n'existe aucune disposition dans les lois et règlements applicables interdisant à l’infirmière auxiliaire de procéder au compte chirurgical avec une autre infirmière auxiliaire.
Chaque établissement de santé établit les politiques et procédures nécessaires pour assurer le compte chirurgical. Ces politiques et procédures peuvent permettre à une infirmière auxiliaire d’y procéder en toute légalité.
Chaque membre du personnel infirmier périopératoire qui participe au compte chirurgical doit avoir son nom, sa signature, ses initiales et son titre d’emploi inscrits sur la feuille de compte. L’infirmière auxiliaire doit aviser le chirurgien sans délai lors d’un compte chirurgical inexact et appliquer la procédure prévue.
D’ailleurs, le Profil des compétences de l'infirmière et de l'infirmier auxiliaire mentionne que l’infirmière auxiliaire peut « transmettre et recevoir les informations relatives à la personne lors : des rapports de relève ou interservices, de rencontres formelles, d'échanges informels ». Elle peut notamment rapporter à un professionnel une situation problématique afin de s’informer des actions à poser.
Afin d’en savoir davantage sur le champ d'exercice de l’infirmière auxiliaire, nous vous invitons à consulter le document L'infirmière auxiliaire au bloc opératoire. -
21. Est-ce que l’infirmière auxiliaire peut se charger de l’entretien d’un drain thoracique ?
Oui, selon l’article 37.1 (5°), par. a) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut « appliquer les mesures invasives d’entretien du matériel thérapeutique ».
Le drainage thoracique a différents objectifs, tels que :
- l’évacuation de l’air ou de liquides (sang, pus, sérosités, etc.) de la cavité thoracique;
- le rétablissement d’une pression négative dans l’espace pleural;
- la ré-expansion des poumons après une chirurgie, un traumatisme ou des pathologies.
Les systèmes de drainage secs ou sous eau en circuit fermé (Pleur-EvacTM, OasisTM) utilisent l’eau pour contrôler l’aspiration et peuvent utiliser la succion murale ou la gravité pour appliquer une aspiration. Il existe aussi des systèmes de drainage mobiles (ThopazTM, PneumostatTM, Valve HeimlichTM) qui font usage de la gravité et qui ne requièrent aucun liquide. Reliés directement au drain, ils ne nécessitent qu’un sac de drainage.
Le Profil des compétences de l’infirmière et de l’infirmier auxiliaire indique que l’infirmière auxiliaire « connaît les activités de suivi nécessaires à l’état de la personne, anticipe les problèmes potentiels et respecte la méthode de soin » telle qu’elle est décrite dans les Méthodes de soins informatisées (MSI) à la section « Cadre de référence sur le drainage thoracique ».
Il est important de bien comprendre les principes du système pour y effectuer les surveillances, notamment :- Drain (perméabilité, fixation, connexions, tubulure);
- Appareil (niveau d’eau dans la chambre scellée);
- Succion (fuites d’air, degré de succion, branchement);
- Peau (pansement, signes d’infection, écoulement, emphysème sous-cutané);
- Mesurer le niveau de drainage et l’apparence des liquides récoltés.
Si le drain se déconnecte accidentellement du système de drainage ou s’il faut que le drain soit clampé, des mesures rapides doivent être prises.
L’infirmière auxiliaire doit posséder les connaissances et les compétences nécessaires reliées à l’utilisation du matériel ainsi qu’aux techniques de soins à réaliser et doit reconnaître les signes et symptômes associés à la fonction respiratoire. Elle respecte ainsi l’article 3 du Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliaires: « Le membre doit exercer sa profession selon les normes de pratique généralement reconnues. À cette fin, il doit mettre à jour ses connaissances et perfectionner ses aptitudes et habiletés. »
L’infirmière auxiliaire effectue des interventions telles que la réfection du pansement, la mesure des signes vitaux, incluant la saturation et le rythme respiratoire, et la vérification de présence ou d’absence de douleur, d’inconfort, de toux ou d’essoufflement. Elle donne également des conseils à la personne soignée, tels que de favoriser la position assise ou semi-assise, et fait l’enseignement des précautions à prendre lors des déplacements. -
22. L’infirmière auxiliaire peut-elle effectuer un prélèvement à l’aide de bandelettes oculaires afin d’y mesurer le pH ?
Oui, selon l’article 37.1 (5°), par. b) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut « effectuer tous les prélèvements auprès de tout type de clientèle et dans tous les milieux de soins ».
La valeur pH de l'œil est neutre et lorsque des acides ou des bases entrent dans l'œil, il suffit de quelques secondes pour que l'équilibre acido-basique de l'œil change radicalement et que les tissus conjonctifs s'abîment. Un lavage oculaire est parfois nécessaire afin de nettoyer la substance étrangère qui s’y trouve.
L’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) recommande de communiquer avec le Centre antipoison afin d’identifier le produit chimique et ainsi connaître le traitement requis pour le lavage oculaire.
L’infirmière auxiliaire doit avoir les connaissances et les compétences requises pour exercer cette activité. Elle respecte ainsi l’article 3 du Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliaires : « Le membre doit exercer sa profession selon les normes de pratique généralement reconnues. À cette fin, il doit mettre à jour ses connaissances et perfectionner ses aptitudes et habiletés. »
Lorsque l’infirmière auxiliaire pratique en soins spécialisés, comme dans les cliniques d’ophtalmologie, elle doit suivre l’actualité relative à son domaine d'exercice.
L’article 1 du Règlement sur la formation continue obligatoire des infirmières et infirmiers auxiliaires mentionne que « compte tenu de la rapidité et de l’ampleur, des changements cliniques auxquels ils sont confrontés, [l’infirmière et l’infirmier auxiliaire] doivent maintenir à jour et perfectionner leurs connaissances et habiletés pour maintenir leur compétence professionnelle ».
Comme mentionné dans le Profil des compétences de l’infirmière et de l’infirmier auxiliaire, dans le cadre de sa pratique, l’infirmière auxiliaire doit porter une attention toute particulière à la rédaction de notes d’évolution. Les notes au dossier constituent le reflet de sa compétence professionnelle et de la qualité des soins qu’elle dispense aux personnes. Elle assure également un suivi aux soins dispensés. -
23. L’infirmière auxiliaire peut-elle changer un pansement utilisant la thérapie par pression négative (TPN) ?
Oui, conformément à l’article 37.1 (5°), par. c) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut « prodiguer des soins et traitements reliés aux plaies et aux altérations de la peau et des téguments, selon une ordonnance ou selon le plan de traitement infirmier. »
L’infirmière auxiliaire peut collaborer avec les différents intervenants à la détermination des besoins de la personne et à la planification des soins et des interventions, tel qu’inscrit dans le Profil des compétences de l'infirmière et de l'infirmier auxiliaire.
L’infirmière auxiliaire doit avoir les connaissances et les compétences pour exercer les surveillances. Plusieurs paramètres sont à observer lors du changement de pansement et doivent être consignés dans la feuille de suivi de plaie. Par exemple, les signes d’infection, l’aspect de la plaie, la présence d’exsudat, la douleur, etc. De plus, le bon fonctionnement de l’appareil doit être vérifié et maîtrisé par la personne et par l’infirmière auxiliaire qui effectue le suivi du traitement.
Dans le respect de pratiques sécuritaires et reconnues, l’infirmière auxiliaire peut se référer à la méthode de soins telle que décrite dans les Méthodes de soins informatisées (MSI). Le Profil des compétences de l'infirmière et de l'infirmier auxiliaire présente des éléments que l’infirmière auxiliaire doit démontrer lorsqu'elle exerce sa profession. L’application des règles d’asepsie lors de l’utilisation et la disposition du matériel thérapeutique, les pratiques de base lors des soins aux personnes ainsi que le maintien de ses connaissances et techniques à jour en s’engageant dans son développement professionnel en font également partie.
L’engagement, la rigueur et l’excellence pour offrir les meilleurs soins ne sont que quelques-unes des valeurs qui guident la profession d’infirmière auxiliaire. -
24. Est-ce que l’infirmière auxiliaire peut soutirer du liquide biologique à partir d’un drain Davol ?
Oui, selon l’article 37.1 (5°), par. a) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire peut « appliquer les mesures invasives d’entretien du matériel thérapeutique ».
Cette activité comprend « toutes les mesures qui, lorsqu’elles ne sont pas effectuées adéquatement, sont susceptibles d’entraîner une contamination du matériel installé et d’affecter la condition de la personne ». Cela implique, entre autres, la responsabilité d’assurer le bon fonctionnement et l’entretien des cathéters, tubes, drains ou stomies.
L’infirmière auxiliaire peut procéder aux divers soins reliés à un drain selon une ordonnance, une directive au plan thérapeutique infirmier (PTI) et selon la procédure de l’établissement. Elle peut, notamment, irriguer, drainer ou soutirer et retirer du liquide à partir d’un drain. Le terme « soutirer » est utilisé pour préciser que le liquide biologique est prélevé à partir du drain à l’aide d’une seringue.
Cependant, certains drains (péricardique, ventriculaire, thoracique) sont considérés à haut risque de préjudice pour la personne en raison du site. L’OIIAQ émet une réserve quant au rôle de l’infirmière auxiliaire dans les soins reliés à ces types de drains.
Afin de respecter les obligations déontologiques en lien avec la compétence et la qualité des soins, l’infirmière auxiliaire doit avoir les connaissances et les compétences nécessaires pour exercer cette activité. Selon l’article 3 du Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliaires, « le membre doit exercer sa profession selon les normes de pratique généralement reconnues. À cette fin, il doit mettre à jour ses connaissances et perfectionner ses aptitudes et habiletés. ». -
25. Est-ce que l'infirmière auxiliaire aux soins intensifs peut refaire le pansement du cathéter de dialyse et de la canule artérielle ?
Oui, l’infirmière auxiliaire peut refaire le pansement du cathéter de dialyse et de la canule artérielle. Selon l’article 37.1 (5°), par. c) du Code des professions, l’infirmière auxiliaire « prodigue des soins et des traitements reliés aux plaies et aux altérations de la peau et des téguments, selon une ordonnance ou selon le plan de traitement infirmier ».
L’infirmière auxiliaire exécute l’ensemble des soins et traitements reliés aux plaies et traitements de la peau et des téguments auprès de tout type de clientèle et dans tous les milieux.
L’infirmière auxiliaire doit avoir les connaissances et les compétences nécessaires pour exercer cette activité. Elle respecte ainsi ses obligations déontologiques en lien avec la compétence et la qualité des soins.
À ce sujet, nous vous invitons à consulter :- la FAQ, section « Soins reliés aux traitements des plaies » : 01. L’infirmière auxiliaire peut-elle effectuer la réfection du pansement d’un cathéter veineux central ?
- Le Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliaires, article 3 : « 3. Le membre doit exercer sa profession selon les normes de pratique généralement reconnues. À cette fin, il doit mettre à jour ses connaissances et perfectionner ses aptitudes et habiletés. »
- la FAQ, section « Soins reliés aux traitements des plaies » : 01. L’infirmière auxiliaire peut-elle effectuer la réfection du pansement d’un cathéter veineux central ?