Aimer jusqu’au bout
Louison Lapointe, inf. aux., Alma
En une semaine, la vie de Louison Lapointe change du tout au tout. Le mardi, elle se réjouit de sa grossesse. Cinq jours plus tard, son mari subit un grave accident et apprend qu’il demeurera quadraplégique. Elle se retrouve donc nouvellement maman et proche aidante à l’âge de 23 ans.
« Quand on aime, on ne voit pas ça comme une charge. C’était le même homme, je l’aimais toujours autant. J’ai puisé dans son courage pour ne pas lâcher et on s’est aidé comme ça pour traverser le temps », confie-t-elle. Pendant une vingtaine d’années, elle se consacre à sa famille. Elle apprend différents soins à effectuer à titre de proche aidante comme les soins d’hygiène, le changement de pansement vac ou encore de la sonde sus-pubienne. Voyant l’état de son mari se détériorer au fil du temps, elle prend la décision de retourner aux études pour sécuriser son avenir. Le choix est alors évident : elle deviendra infirmière auxiliaire.
« Accompagner quelqu’un en fin de vie, c’est très difficile. Ça demande une force d’adaptation pour rebondir, peu importe ce que la vie nous envoie. Cette force en moi, c’est lui qui me l’a apportée. Il m’a montré à me retrousser les manches et à continuer d’avancer pour ceux qui restent », lance-t-elle, pleine d’espoir.
Lorsque Louison obtient son diplôme, sa fille est alors âgée de 18 ans. Au même moment, son mari s'éteint doucement. Le décès de son époux transformera la vie de Louison une fois de plus et la forcera à faire ce qu’elle fait le mieux : rebondir. Rapidement, elle commence à travailler aux soins palliatifs, pour s’assurer que son vécu serve à d’autres. Elle choisit de mettre à profit son bagage pour aider les patients à cheminer vers une fin de vie sereine. Son expérience lui permet aussi d’encourager les proches aidants à se ressourcer et à ne pas s’oublier dans le processus pour être en mesure de bien accompagner leur être cher dans cette épreuve.