Carole Mongeau, lauréate du Prix Charlotte-Tassé
Croire en sa profession
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Depuis 1989, le prix Charlotte-Tassé est décerné en l’honneur de la fondatrice de la première école d’infirmières auxiliaires. Cette distinction souligne le dévouement et la qualité de l’implication d’un membre de l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec (OIIAQ) à l’avancement de la profession. L’infirmière auxiliaire Carole Mongeau a reçu cet honneur, lors du dernier congrès de l’OIIAQ.
par Charlotte Blanche, Coordonatrice, Service des communications et des partenariats stratégiques |
Infirmière auxiliaire depuis 16 ans, Carole Mongeau est une ardente défenseure de la pleine occupation du champ d'exercice de sa profession. Malgré son travail acharné et sa grande implication, elle ne s’attendait aucunement à recevoir le prix Charlotte-Tassé. Ce fut donc une surprise totale lorsque sa supérieure et ses collègues se sont rassemblés pour lui annoncer la nouvelle. « Je ne savais pas qu’elles avaient soumis ma candidature », nous explique la lauréate. « J’ai été extrêmement surprise et émue. Cette journée-là, c’était vraiment un rêve, je me sentais comme sur un nuage ».
(Crédit photo : Annabelle Baillargeon)
Découvrir sa vocation
Le parcours de Carole Mongeau n’en est pas un comme les autres. À l’âge de 45 ans, cette femme forte et courageuse prend soin de son père hospitalisé. Elle passe ainsi beaucoup de temps à son chevet à l’hôpital et réalise qu’elle se sent à sa place et qu’elle a envie d’aider et de prendre soin des autres à son tour. Elle commence aussitôt son cours pour devenir infirmière auxiliaire, tout en travaillant à temps plein.
Une fois son diplôme en main, elle travaille de nuit en CHSLD, avant de faire le saut à l’hôpital de la Cité-de-la-Santé de Laval, où elle travaille toujours. Elle a d’abord exercé à l’unité de chirurgie, avant de se voir confier un mandat de soutien clinique, de monitrice et de formatrice à la Direction des soins infirmiers du CISSS de Laval, en février 2021. « Carole Mongeau a su s’adapter et s’intégrer aux différents milieux dans lesquels elle a travaillé et partage maintenant son expertise auprès de la relève et des infirmières auxiliaires des unités de médecine, de chirurgie et du soutien à domicile. Elle participe également à la dispensation des activités de formation à l'embauche des nouvelles infirmières auxiliaires, » indique l’équipe de la direction des soins infirmiers, qui a déposé sa candidature.
Pour favoriser la collaboration interprofessionnelle, elle a mis sur pied des formules de travail en dyade au niveau des soins à domicile et a bâti une formation axée sur la collaboration qui a rapidement porté fruit. Considérant l’importance d’une bonne collaboration dans tous les milieux de soins, cette formation sur le travail d’équipe, la communication et le travail en dyade est désormais offerte aux nouveaux employés.
L’envie de faire une différence
En 2013, Mme Mongeau a été invitée par sa supérieure de l’époque à faire partie du Comité exécutif du Conseil des infirmières et infirmiers (CECII), puis du Comité des infirmières et infirmiers auxiliaires (CIIA). Celle qui souhaitait s’impliquer et faire une différence pour sa profession a sauté à pieds joints dans ce projet. Elle est rapidement devenue présidente du CIIA, rôle qu’elle occupe maintenant depuis 9 ans.
L’infirmière auxiliaire est très fière des accomplissements du CIIA. « Nous avons réussi à faire en sorte que les professionnelles puissent réaliser tous les actes faisant partie de leur champ d’exercice et qu’on les intègre dans différents milieux, partout à travers le CISSS de Laval », explique-t-elle. « On retrouve maintenant des infirmières auxiliaires autant en CHSLD, à l’hôpital, en CLSC, ainsi qu’à l’hôpital de réadaptation. Nous sommes très fières de ce
travail de longue haleine qui a été fait en collaboration avec la direction des soins infirmiers ».
Ayant beaucoup de pain sur la planche, Mme Mongeau
travaille fort pour recruter de nouveaux
membres pour se joindre à elle. « Nous tentons
de recruter des infirmières auxiliaires de tous les
milieux, notamment en provenance des CHSLD et
du soutien à domicile, afin que notre CIIA soit représentatif
», explique-t-elle.
Le CIIA, en collaboration avec le CECII et la direction
des soins infirmiers, met sur pied plusieurs projets
intéressants chaque année, notamment une soirée
de reconnaissance qui se déroule dans le cadre de
la semaine des soins infirmiers. Les membres des
équipes sont invités à soumettre la candidature
de leurs collègues infirmières auxiliaires qui se distinguent
et des prix sont remis aux lauréates lors de
cette soirée. « Ce que j’apprécie particulièrement de
cette initiative, c’est qu’on remet les lettres de candidatures
à tout le monde. Ainsi, même les personnes
qui ne gagnent pas savent que leurs collègues apprécient
leur travail et trouvent qu’elles méritent une reconnaissance. C’est vraiment motivant et valorisant, surtout
pour celles qui commencent dans la profession », indique la récipiendaire.
Par son implication et son dévouement, Carole Mongeau est une véritable inspiration pour la relève. Elle s’implique d’ailleurs dans le comité de la relève infirmière, afin d’épauler et de guider les nouvelles infirmières auxiliaires. « Je prends souvent le temps de leur expliquer à quel point la profession a évolué, pour qu’elles réalisent toutes les opportunités qui s’offrent à elles et pour qu’elles continuent à s’impliquer et à défendre leurs droits en tant qu’infirmières auxiliaires, car si on ne le fait pas, personne ne le fera pour nous », explique-t-elle.
Voir toujours plus loin pour la profession
Pour ses supérieurs, Carole Mongeau est un véritable exemple à suivre. « Elle n'a pas peur de mettre en lumière la réalité des équipes sur le terrain. Elle n'hésite pas à nommer des enjeux importants qui concernent le quotidien des infirmières auxiliaires et est une ardente défenseure de la pleine occupation du champ d'exercice. Elle a contribué à rehausser la représentativité au CII des infirmières auxiliaires et soutient les nouvelles recrues dans ce rôle », expliquent-ils dans leur lettre.
Avant de prendre sa retraite, Carole Mongeau nourrit encore
un rêve : celui de voir des infirmières auxiliaires occuper des
postes de gestion. « Les infirmières auxiliaires ont leur place en
gestion. Avec la formation adéquate, elles viendraient apporter
une nouvelle perspective qui serait bénéfique autant pour
l’équipe de gestion que pour les patients », indique-t-elle.
L’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec est
fier de remettre cette reconnaissance à cette professionnelle
qui croit en la profession et qui continue de la faire avancer.
Bravo, Carole Mongeau, et toutes nos félicitations !