Amendements à la Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace
Un recul inquiétant de la place des infirmières auxiliaires
Montréal, le 30 août 2023 – L’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec (OIIAQ) s’inquiète de constater que les amendements déposés au projet de loi 15, Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace diluent encore plus la place de ses membres au sein de la gouvernance du réseau de la santé. Alors que les représentations de l’Ordre en commission parlementaire en mai dernier visaient à préserver la place de ces professionnelles fragilisée par le projet de loi, il est étonnant de réaliser que les amendements vont encore plus loin pour la faire disparaître.
La nouvelle mouture du projet de loi fusionne désormais le comité des infirmières et infirmiers auxiliaires (CIIA) au conseil des infirmières et infirmiers (CII). À l’origine, la LSSSS prévoyait l’obligation pour les établissements de constituer un comité dédié à nos professionnelles (CIIA). Par le changement prévu au PL15, la formation des CIIA revient à la discrétion du CII.
« Les CIIA sont essentiels pour assurer la pleine contribution de nos membres et faire tomber les barrières auxquelles ces dernières font face pour exercer pleinement leur champ d’exercice. Notre pleine contribution s’avère pourtant un maillon indispensable dans le continuum de soins, au bénéfice de la population », martèle la présidente de l’Ordre, Carole Grant.
Il importe de distinguer les professions infirmière et infirmière auxiliaire pour optimiser la collaboration interprofessionnelle. Cette nuance était pourtant prévue par la LSSSS, afin de permettre à chacune des professions d’exercer leur voix, toujours dans le but d’offrir à la population les meilleurs soins. Déjà prévue par la loi, cette obligation se doit de demeurer.
Des bénéfices pour les patients
Les CIIA agissent sous plusieurs niveaux. Ils s’assurent non seulement que le plein champ d’exercice soit appliqué au sein de leur établissement, mais favorisent également la mise en place de projets novateurs. La réalité sur le terrain en témoigne : les établissements dotés d’un CIIA fort arrivent à piloter des projets qui occasionnent des retombées marquées pour la qualité des soins. Grâce à la collaboration entre les différents comités des quatre coins du Québec, ces avancées peuvent s’étendre à l’échelle provinciale.
Parmi celles-ci, on peut penser à la création d’un poste d’infirmier auxiliaire chef d’équipe, qui agit à titre de conseiller au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal. Ce dernier a pour mandat de collaborer avec les conseillères en soins infirmiers pour favoriser le plein champ d’exercice de ses consœurs, en plus d’assurer l’accueil et l’orientation des nouvelles ressources au sein de l’établissement. Fort de son succès, cette initiative a inspiré le CIIA du CIUSSS de l’Estrie-CHUS à mettre sur pied un projet similaire qui fait ses preuves. Ainsi, des infirmières auxiliaires d’expérience se sont vu confier la responsabilité d’accompagner les candidates à l’exercice de la profession (CEPIA).
Sans organisations structurées comme les CIIA, ces initiatives ne seraient pas nées. En enchâssant l’obligation de former un CIIA dans la loi, on s’assure que la profession bénéficie de ce type de forum pour en favoriser son avancement.
« Le rôle des CIIA est indispensable pour maximiser la contribution des infirmières auxiliaires dans la dispense de soins. Par leur plein champ d’exercice et en innovant pour en tirer tous les bénéfices que nos professionnelles peuvent apporter, on assure une meilleure collaboration interprofessionnelle et ainsi une meilleure efficience pour le réseau. Nous nous devons de conserver et consolider cette formule gagnante », renchérit Mme Grant.
L’infirmière auxiliaire en quelques lignes
Il faut savoir que l’infirmière auxiliaire est la professionnelle la plus près du patient. Dans le cadre de son travail, elle prodigue des soins et des traitements infirmiers et médicaux lorsqu’ils font l’objet d’une ordonnance. Grâce à leur rôle de proximité et leur jugement clinique, les infirmières auxiliaires sont souvent les premières à observer les manifestations cliniques qui permettent aux infirmières et aux médecins de bien exercer leurs fonctions. Elles sont des alliées précieuses pour l’équipe de soins.
À propos de l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec
L’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec compte près de 30 000 membres, ce qui en fait le deuxième ordre professionnel en importance en santé. Il a pour mandat d’assurer la protection du public en exerçant une surveillance de l’exercice de la profession par le biais des divers mécanismes prévus par le Code des professions et ses règlements. L’Ordre a aussi pour mission de favoriser le développement professionnel de ses membres tout en visant l’excellence, et ce, afin de contribuer à l’amélioration de la qualité des soins et de la santé de la population.