La contribution des infirmières auxiliaires à la Maison Jean Lapointe
Christiane Robbins Letendre (photo : Denis Germain)
Selon le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, les personnes qui consomment des substances et des drogues rapportent, par la pandémie de COVID-19, une perte de connexion sociale et de soutien ainsi qu’une augmentation de l’isolement, de la peur et de l’anxiété. Ces personnes seraient alors plus vulnérables aux incidences de la COVID-19 sur la santé et aux contraintes de la distanciation physique que le reste de la population. Afin de comprendre un peu mieux la réalité pandémique de ces personnes, l’équipe de Santé Québec est allée à la rencontre de Christiane Robbins Letendre, une infirmière auxiliaire travaillant à la Maison Jean Lapointe, un centre de réadaptation pour personnes alcooliques, toxicomanes et joueurs pathologiques.
Par Marie-Claude Tardif, Collaboratrice |
Originaire du Massachusetts, Christiane Robbins Letendre est déménagée à SaintFerréol-les-Neiges, un petit village situé à trente minutes de la ville de Québec en 2005. Son père ayant la double nationalité (américaine et canadienne), elle s’installe dans la belle province pour vivre une nouvelle aventure, où elle se lance dans la coiffure.
« En travaillant comme coiffeuse, j’entendais mes clients me raconter leur vie, mais je me sentais incapable d’en faire beaucoup pour eux, de les aider en profondeur. J’ai donc décidé de reprendre une formation comme infirmière auxiliaire, toujours à Québec », relate Christiane.
C’est au cours de ses stages que l’infirmière auxiliaire en devenir développe un intérêt marqué pour la clientèle en santé mentale et en réadaptation. « À la fin de ma formation en SASI, puisque j’ai un gros accent, une de mes professeures m’a suggéré de postuler à un poste à Montréal où mon bilinguisme serait plus utile, se souvient-elle en riant. Après ma graduation en 2012, j’ai eu la chance de décrocher un poste à la Maison Jean Lapointe. »
Quotidien en centre de réadaptation pour troubles de dépendance
Œuvrant au sein de l’organisme depuis 2013, l’infirmière auxiliaire collabore avec l’équipe interdisciplinaire, notamment avec le médecin présent environ deux fois par semaine. Son travail est très ciblé dans la relation d’aide et sur les troubles de santé mentale. « Ce que j’aime à la Maison Jean Lapointe, c’est mon autonomie en tant qu’infirmière auxiliaire », ajoute-t-elle.
Par son travail, elle contribue à l’évaluation de l’état mental et peut opter pour un mode d’intervention pertinent à utiliser selon ceux établis par l’équipe interdisciplinaire au plan d’intervention du résident.
« La Maison Jean Lapointe reçoit des cas de sevrage modérés et non pas des cas sévères. Cependant, il arrive que des hallucinations apparaissent dix jours après l’admission. Il faut alors surveiller les symptômes, les signaler au médecin ou à l’infirmière et le noter au dossier du résident », précise l’infirmière auxiliaire.
Conséquences de la pandémie
Depuis le début de la pandémie, plusieurs personnes composent avec des situations difficiles (perte d’emploi, séparation, etc.) Les cas de polytoxicomanie et de jeu pathologique ont décuplé, le tout étant souvent relié à des troubles de santé mentale.
Par son travail, elle contribue à l’évaluation de l’état mental et peut opter pour un mode d’intervention pertinent à utiliser selon ceux établis par l’équipe interdisciplinaire au plan d’intervention du résident