Intervention des infirmier(ère)s auxiliaires dans les situations d'urgence
Dans le domaine de la santé, l’infirmier(ère) auxiliaire est souvent confronté(e) à des situations d'urgence où la vie d'un patient est en jeu. Dans ces moments critiques, sa réactivité et ses compétences sont essentielles pour assurer la survie du patient.
Qu’est-ce qu’une situation d’urgence et comment intervenir
L’arrêt cardio-respiratoire, par exemple, représente une situation d’urgence. L’infirmier(ère) auxiliaire a l’obligation d'entreprendre le geste de réanimation cardio-respiratoire (RCR), dès qu’il y a constat d’un arrêt des fonctions vitales chez un patient, à moins que le patient ait manifesté son refus d’être réanimé et qu’il n’y ait aucune ambigüité à ce sujet.
Attention ! Comme le patient a le droit en tout temps de changer d’avis, il est très important que l’équipe de soins soit attentive aux volontés exprimées par ce dernier et que celles-ci soient consignées clairement dans son dossier, que ce soit notamment, à l’aide de directives médicales anticipées (DMA), du mandat de protection (anciennement mandat en cas d’inaptitude), d’une ordonnance de non-réanimation, de niveaux d’intervention médicale ou de niveaux de soins.
Que dit le Code de déontologie ?
En agissant rapidement, l’infirmier(ère) auxiliaire respecte l’article 13 du Code de déontologie des infirmières et infirmiers auxiliaires qui énonce l’obligation d’intervenir promptement auprès d’un patient lorsque son état de santé l’exige.
Il est donc crucial de connaître les protocoles de soins et les procédures d'urgence afin de pouvoir intervenir efficacement et en toute sécurité pour le patient. D’où l’importance de mettre à jour ses connaissances et de perfectionner ses aptitudes et habiletés, conformément à l’article 3 du Code de déontologie, afin de garantir des soins de qualité et une intervention adéquate.
Et si l’infirmier(ère) auxiliaire n’intervient pas ?
En cas de non-respect de l’article 13 du Code de déontologie, une plainte peut être adressée au Conseil de discipline contre un membre de l’Ordre qui manquerait à l’obligation d’intervenir promptement auprès d’un patient lorsque son était de santé l’exige, et ce manquement est passible de sanctions.
Exemples de sanctions
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Ordre professionnel des infirmières et infirmiers auxiliaires c. Leclerc-Duval, 2018 CanLII 114317 (QC OIIA)
Une infirmière auxiliaire n’a pas commencé les manœuvres de RCR, et ce, à deux reprises :
La première fois, ce sont les ambulanciers qui ont commencé les manœuvres à leur arrivée, alors que la deuxième fois, c’est une préposée aux bénéficiaires qui l’a fait, pendant que l’infirmière auxiliaire lançait un appel au 911. Dans ce cas, il a aussi été reproché à l’infirmière auxiliaire d’avoir quitté les lieux en demandant à une préposée aux bénéficiaires de rester au chevet du patient.
Comme l’écrit le Conseil de discipline, « lorsqu’une infirmière auxiliaire retrouve un résident inanimé, elle doit agir avec diligence et avoir comme premier réflexe de lui porter secours en lui administrant des soins ou des traitements appropriés, soit en intervenant rapidement par des manœuvres de réanimation cardiorespiratoire. […] Le public est en droit de s’attendre, lorsqu’une telle situation se produit, à une intervention spontanée de la part des membres de l’Ordre. »
Sanction : l’infirmière auxiliaire a été sanctionnée par une radiation temporaire de trois mois pour ces chefs. -
Ordre professionnel des infirmières et infirmiers auxiliaires c. Brochu, 2017 CanLII 89052 (QC OIIA)
La plainte contre l’infirmière auxiliaire comportait un seul chef d’infraction, soit une omission d’intervenir promptement auprès d’une résidente, en ne commençant pas les manœuvres de réanimation cardiorespiratoire.
Comme l’écrit le Conseil de discipline, « prise d’émotion et de panique, elle sort de l’appartement, situé au troisième étage, et se dirige, au rez-de-chaussée, au bureau médical pour appeler la directrice des soins infirmiers, le 911, puis la famille de la résidente pour obtenir des directives de réanimation, car aucune feuille d’intervention ni de direction à cet effet ne se trouve au dossier. » Ce sont les ambulanciers qui ont commencé les manœuvres, à leur arrivée, soit 15 minutes après l’appel logé au 911. L’infirmière auxiliaire aurait dû demeurer avec la résidente et débuter les manœuvres de RCR car il n’y avait aucune indication contraire dans le dossier.
Sanction : l’infirmière auxiliaire a été sanctionnée par trois mois de radiation. -
D’autres décisions
Voici d’autres décisions rendues par le Conseil de discipline en lien avec l’article 13 du Code de déontologie :