Intégration des infirmières auxiliaires aux soins intensifs néonatals
L’automne dernier, le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal présentait son projet avant-gardiste d’intégration des infirmières auxiliaires à l’équipe des soins intensifs des hôpitaux Maisonneuve-Rosemont et Santa Cabrini dans le cadre du dernier congrès de l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec (OIIAQ). Un an plus tard, l’établissement pousse la valorisation de la collaboration interprofessionnelle encore plus loin, en lançant le programme d’intégration de ces professionnelles aux soins intensifs de l’unité de néonatalogie, où elles prennent soin des bébés prématurés.
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La collaboration, un gage de succès
Depuis juin, sept infirmières et infirmiers auxiliaires font partie de l’équipe des soins intensifs néonatals. Alors que leur arrivée était attendue par l’équipe, on voit en ce projet-pilote un grand succès.
« On ne travaille pas en silo aux soins intensifs néonatals. On cherche à travailler en équipe, particulièrement avec notre démarche de soins de développement. On veut de plus en plus faire des soins en tandem entre l’infirmière et l’infirmière auxiliaire, pour le bien-être du bébé », explique Caroline Bedikian, la chef de services en néonatologie.
« Les infirmières auxiliaires viennent vraiment donner un coup de pouce. Pour le moment, elles travaillent en soutien clinique, venant ainsi aider à faire les soins le plus de qualité possible », renchérit Marie-Pier Paradis, conseillère en soins infirmier – continuum pédiatrique. Au cours des derniers mois, elle a travaillé étroitement avec l’équipe pour accompagner les infirmières auxiliaires dans ces nouvelles responsabilités. Ces dernières viennent ainsi soutenir l’infirmière en accomplissant une panoplie de soins et de tâches pour venir rehausser la qualité et la sécurité de soins.
En centrant leur approche sur les soins de développement, les deux professions viennent s’entraider et appliquent régulièrement des soins à quatre mains pour rassurer le bébé.
Dans son travail, l’infirmière auxiliaire peut accompagner une foule de professionnels, autant l'infirmière que le médecin, au sein de l'unité. Ses tâches sont variées et exploitent tout le potentiel des compétences des infirmières auxiliaires, que ce soit notamment pour administrer ou surveiller l'alimentation entérale, contribuer à l'évaluation du bébé, le mobiliser, collaborer à l’installation d’un PICC Line ou encore offrir du soutien lors d’intervention médicale.
Étapes de réalisation
Évidemment, un travail de collaboration a été essentiel pour rendre ce projet possible. Pour arriver à former le plan de travail qui constitue l’outil pour permettre à l’infirmière auxiliaire de travailler de façon autonome sur l’unité, la collaboration de l’OIIAQ a été précieuse, ainsi que celle des quelques centres qui offrent cette opportunité.
Grâce aux documents de référence et au soutien du service-conseil de l’Ordre, il a été possible de maximiser la contribution de ces professionnelles au sein de ce milieu. L’équipe à la direction des soins infirmiers de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont a ainsi mis sur pied la formation adéquate à offrir aux nouvelles recrues.
« Les infirmières auxiliaires reçoivent la même durée, la même quantité d'informations et la même formation qu'une infirmière. Le but était de les exposer à l'ensemble des cas de figure qu'on peut retrouver aux soins intensifs néonatals », indique Mme Lemieux.
Les premières infirmières auxiliaires ont été accompagnées par Mme Paradis dans leur orientation pour s’assurer qu’elles maîtrisaient l’ensemble des techniques à appliquer. La conseillère en soins infirmiers s’est d’ailleurs assurée que le rôle de ces professionnelles soit bien compris par l’ensemble de l’équipe, afin que le champ d’exercice de tous les professionnels soit bien optimisé. En donnant la même formation, les rôles de chacun sont clarifiés.
Si les infirmières et infirmiers auxiliaires qui participent au projet pilote sont enchantés par l’initiative, leurs collègues apprécient tout autant leur apport. Tant les gestionnaires que les soignants s’entendent : il s’agit d’un grand succès et d’une belle preuve que la collaboration interprofessionnelle apporte des bénéfices directs pour la qualité et la sécurité des soins.
Fière de ce succès, l’équipe travaillera prochainement à l’intégration de la dyade dans l’organisation du travail, en plus de viser à augmenter le nombre d’infirmières auxiliaires au sein de l’équipe. L’avenir semble prometteur pour la profession, qui perce une fois de plus un nouveau milieu, grâce à l’application du plein champ d’exercice.